La charrette est petite, et les roues patinent en le chemin menant en la Commanderie Général de Thorens. Un grognement se fait entendre en la vallée... Le juron se repercute en echos. Le visage marqué par trois jours sans sommeil, le Bruder Teutonique lâche la bride de la monture. Celle-ci est épuisée et il se demande encore comment elle a pu résister à ce voyage. Il n'avait pris le temps de la nourrir et de la faire boire. Pour seul repos, il lui avait imposé la marche forcée l'obligeant à tracter la charette qui d'heure en heure devenait plus lourde. La fatigue avait fait son travail de sape et maintenant a vu de Thorens voila que le chemin boueux demandait un dernier effort.
Celui qui ressemblait à un frère Teutonique se plaça sur l'arrière, l'on aurait pu croire qu'il soulevait du sol boueux à lui seul les deux roues arrière. Une grimace, de rage où de douleurs peut être même des deux en même temps s'affichait sur son visage. La voix rauque tonna brisant le silence naturel du lieu.... YYEHAAAAAaaa aller!!! Les muscles se tendent et alors qu'il produisait son effort pour se dégager de ce passage boueux, il porta son regard vers son chargement.
Il avait fait de son mieux pour que son corps soit protégé. Il l'avait installé sur un tapis de foin, la cape de la Schwester, la recouvrait entièrement. Avec elle ses armes et son bouclier. Seules les bottes, de sa petite soeur étaient visibles montrant à qui aurait bien voulu le voir qu'un corps était l'unique chargement. Lourdes la démarche à l'habitude, il reprit les brides en mains et encouragea la monture... Allez !!
La grande carcasse leva les yeux voyant les couleurs de l'ordre Teutonique il fut un instant soulagé... Un murmure... Nous voilà arrivé petite soeur!
Il ne pouvait s'empêcher de lui parler de lui raconter ce qu'il voyait. Trois jours qu'il priait sans cesse, les seules interruptions étaient pour s'adresser directement à sa petite soeur afin de lui raconter les paysages ou les événements. Bien évidemment, il était conscient qu'elle ne l'entendait pas, qu'elle ne lui répondrait jamais plus, que plus jamais il n'entendrait sa voix. Mais elle était là, physiquement à portée de bras... Alors, il lui parlait. Il réussit à nouveau à scruter vers les remparts, nul doute que maintenant la garde avait annoncé qu'un frere arrivait avec un chargement.