[RP]Fantôme, mirage ou autre réalité ?

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D'aussi loin qu'elle se souvienne, jamais elle n'avait parcouru ce chemin. Jamais encore elle n'avait vu devant elle ces remparts si grands et imposants qu'ils en étaient presque effrayant.
Les vallées, collines et montagnes qui se dessinaient, soit lointaines, soit proches, ne chatouillaient pas sa mémoire.
L'odeur de la rosée, des fleurs et autres cadeaux de la nature qui devaient être familiers à l'endroit ne lui rappelaient aucun moment passé.
Seul le nom "Thorens" effleurait ses souvenirs, pour l'avoir maintes fois entendu dans la bouche de sa mère, Lily-Jane.

Pourtant elle était déjà venue. Mais c'était il y a si longtemps. Elle était dans les bras de Lily, et n'était encore qu'une enfant.
Si petite qu'il était logique qu'elle ne se souvienne plus.

Il y avait bien pourtant une image, une vision troublée par le temps. Floue, presque imperceptible. Un homme au visage rassurant, un sourire aux lèvres, des yeux doux qui vous transpercent. De grandes mains fortes, une voix grave mais apaisante. Un géant dans ses pensées.
Selon tout ce dont sa mère lui avait raconté sur les personnes de Thorens, il devait sûrement s'agir d'un certain Makcimus, mais elle ne pouvait pas le certifier.

Toujours est-il qu'elle s'était toujours promis de s'y rendre, afin de connaître mieux le passé de Lily. Mais jamais encore l'occasion ne s'était présenté, jusqu'à récemment.

Après le décès tragique de sa mère, elle avait d'abord eu de grands moments de faiblesses, presque à en renier l'existence du Très Haut. Mais bien vite elle comprit que ce Grand Bonhomme était juste amoureux des plus belles fleurs de Son jardin, et que parfois, il avait le besoin de les cueillir pour les avoir plus proches de Lui. C'était sans doute pour cela qu'Il avait reprit sa maman.
Puis sa tante, Titca.
Elle s'était retrouvée seule, sans famille proche. Son père... Elle ne savait pas où il se trouvait. Certains le disaient mort également. Mais cela restait un mystère.

En Limousin, de nombreuses personnes s'étaient occupées de la petite comtesse. En particulier la princesse Aldraien, qui faisait figure de mère. Et comme père, un opposé à tout ce qu'elle croyait pourtant, ce fut Kartouche.
Avec bien d'autres amis, ils entouraient la blondinette avec autant d'amour et d'affection qu'une vrai famille aurait pu faire.

Mais un jour, tout bascula.
La demoiselle de tout juste 15 ans était belle, riche, noble de surcroit. Ce qui pouvait engendrer chez les Hommes bien des choses terribles.
Elle avait été enlevé, torturée, et ce pendant plusieurs semaines.
Elle n'avait pas de souvenirs du visage de ses ravisseurs, ni de la fin de ce tragique évènement. Tout ce dont elle se rappelait, c'est qu'ils voulaient un mariage, pour prendre possession de ces biens.
Puis un matin, elle s'était réveillé dans son Castel en Limousin, saine et sauve.

La mort l'ayant frôlée de prêt, elle avait enfin décidé de faire tout ce qu'elle voulait faire avant d'être enfin cueillit comme le fut sa mère.
La première chose, voir Thorens. Ce lieu qui avait été tout aux yeux de sa mère. Les occupants, sa famille.
Peut être que quand elle serait sur place, elle en apprendrait également plus sur ce père qui n'avait pas été beaucoup là pour elle.
Si ça tombe, elle avait même de la famille là bas.
Et elle rencontrerai peut être ce Makcimus, et tout ceux dont sa mère parlait. Hobb, Gustavev, Otto et le Moche, Vonafred, Alexandra, Hawgem, Bender, Milicia, et bien d'autres encore.

Elle avait donc prit la route, entourée comme de coutume de sa garde personnelle, aux même couleurs que sa mère portaient à l'époque.
La damoiselle ressemblait autant à son père qu'à sa mère. Même silhouette que cette dernière, même forme du visage, même expression mutine aux lèvres, même nez aristo, même regard, si ce n'est que le bleu était celui de son père, comme l'était la couleur de sa longue chevelure.

Mais elle avait voulu tenter quelque chose.
Revenir sous les traits d'un fantôme du passé.
Voir s'ils se souviendraient, depuis les remparts.
Elle avait donc remonté ses longs cheveux en chignon et les avaient camouflé sous la capuche de sa cape.
De là haut, ils ne verraient sans doute pas la couleur de ses yeux.

Les gardes s'arrêtèrent à bonne distance, même si ceux de Thorens les avaient sans doute déjà repéré.
La petite comtesse continua à avancer quelque peu du haut de la jument de sa regretté mère, et s'arrêta quelques mètres avant les grandes portes, puis leva les yeux vers les remparts, à la recherche d'une silhouette...

Il avait été prévenu par un Neuling qu'un cortège approchait de la commanderie et c'est lourdement qu'il gravit les marches menant aux rempart afin de voir de quoi et surtout qui venait s'aventurer par ici .

Arrivant sur les hauteurs des rempart Otto s’arrêta un instant pour souffler et reposer son amas de graisse qui lui servait de corps

Puis d'un œil vif ce qu'il avait toujours malgré le temps qui passait, il scrutait l'horizon afin de voir si ce cortège était composé de gens qu'il connaissait.

ACH! Nein j'ai une impression de déjà vu ,cette silhouette et les couleurs de cette bannière m'interpelle .

Attendons de voir ,peut être que mes yeux me jouent des tours.

Otto s'installa sur les remparts sans jamais quitter ce cortège des yeux pas même une seconde.

Par un aussi beau jour, la Schwester se baladait le long des remparts afin de cueillir les plus belles fleurs que dame nature puisse offrir par la grâce du Très- Haut. Ainsi son panier à la main, chantonnant un air Saint, méthodiquement elle en choisissait les plus belles pétales dans l'espoir d'en avoir suffisemment pour égailler toutes les pièces de Thorens. Bon chose illusoire qu'était cette rêveuse tâche de travail mais l'espoir fait vivre. "Quand y a d'la vie, y a d'l'espoir !"

Du pollen plein les cheveux, sa tunique blanche maintenant verdoyante, le coeur léger apperçoit un cortège qui approche et brandit haut la main en guise de salutation tout en poussant des joyeux cris d'accueil.

Ohhhh héé !

Bonjorn !!!!

Pax vobiscum !

Salutation !!!

Bienvenido !

Mais plus le cortège approche et que ses couleurs s'affichent, son sourire s'efface de plus en plus alors qu'elle passe quasi inaperçue. Vient alors ces quelques mots qui, en un faible souffle sortent de sa bouche: Sainte Maria mère de Christos ...

Puis une silhouette qui lui sembla déjà connue, d'un temps révolo, provenant du passé lointain de ses souvenirs descendit du cortège...

POUFFF !

Un nuage de pollen volla haut dans les airs alors que la teutonique s'évanouie dans les fleurs.

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La petite comtesse s'était arrêté à quelques mètres des lourdes portes afin de garder une vue d'ensemble sur le haut des remparts. Ses yeux clairs fixaient ses moindres recoins, attendant de voir si quelqu'un apparaitrait.
Cela ne tarda pas.
Une silhouette massive se montra, peu distincte vu la hauteur. La blonde plissa légèrement les yeux afin de mieux voir ce que la luminosité lui cachait. Cela ne ressemblait pas à l'ombre de ses souvenirs, mais l'homme n'en semblait pas moins familier.
Selon ce que lui avait racontait sa mère, il devait s'agir d'Otto. Un corps de géant, un visage qui faisait frémir, mais sous cette apparence effrayante, il avait un coeur plutôt tendre. Tant qu'aucun hérétique pointait le bout de son nez bien entendu.

Un sourire en coin apparut sur le visage de Catherine, et elle leva la main doucement comme pour le saluer. Elle allait ensuite faire encore quelques pas sur sa jument, quand elle entendu des salutations non loin d'elle vers la vallée bordant la commanderie.

Tournant le visage, elle vit une autre silhouette, cette fois bien féminine et gracieuse, portant un panier florissant.

La blondinette allait rendre le salue à la jeune femme quand elle vit celle ci s'arrêter, comme pétrifier, puis tomber aussitôt, évanouie semblait-il...

"oh !"

C'était une réaction logique si ce qu'avait cherché la petite comtesse avait fonctionné. Voir un fantôme devait forcément faire cet effet là. Mais elle avait peur que la dame se soit blessée.
Sans attendre, elle mit pieds à terre et se précipita vers la jeune dame, oubliant Otto qui devait encore observer la scène de la haut.

Catherine était encore jeune et donc ce genre de chose l'effrayait, et un tas de terre pouvait se transformer en montagne.
Arrivée aux pieds de la dame, elle se jeta à coté d'elle et toucha sa joue doucement, regard effrayé.

"Donà ! Donà ! Ouvrez les yeux ! Ne soyez pas morte je vous en prie ! Donà !"

Averti par les veilleurs de Thorens qu'une large escorte avait passée le village vers la Commanderie, Le nouvel Hochmeister avait lui même réuni quelques Neulingen et Reitern de faction pour voir ce qui se tramait.
Il avait enfilé précipitamment un mantel et son épée au côté. Cela lui rappelait déjà le bon vieux temps !

Lorsqu'ils arrivèrent au pont levis, tout se passa très vite mais comme au ralenti à la fois.
Tout d'abord, la Schwester Alexandra1 qui s’effondra en se rapprochant d'une frêle silhouette. Le Hochmeister pensa en premier lieu à un coup porté par la dite silhouette.
Il sortit son épée en se précipitant vers elle, accompagné de sa garde quelques pas derrière qui mit plus de temps à réagir mais lorsqu'il arriva à deux pas du corps de sa soeur d'arme, il vit l'être mystérieux se précipiter sur elle et s'inquiéter de son état.
C'est là qu'il reconnu la voix.

Catherine Elisabeth.
Sa fille.

Il s'arrêta net et sans force, lâcha la garde de son épée. Étant, lui aussi, à deux doigt de perdre connaissance.

Ma fille ...

Alors qu'il restait ainsi, chancelant, les gardes allèrent s'occuper de la Schwester.

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Catherine restait aux pieds de la dame, cherchant un signe de vie. Tuer quelqu'un de Thorens n'était sans doute pas le meilleur moyen de faire connaissance avec la famille de coeur de sa regrettée maman...
Elle toucha le poignet de la "peut être morte" et soulagement pour la petite comtesse, il semblait que quelque chose battait encore sous sa peau.

Elle ne regardait plus autour d'elle, son attention restant fixée sur la pauvre victime de son jeu, et n'entendit donc pas l'attroupement approcher... Ce ne fut que lorsque quelqu'un prononça " Ma fille" qu'elle se figea.

"Ma fille" Cette voix.... Elle qui avait voulu se faire passer pour un fantôme était prise à son propre piège. La demoiselle se redressa soudain et se retourna pour faire face à ce mirage.

Le même regard que le sien lui fit face. Tout aussi bleu, tout aussi perdu, ou terrifié, on ne saurait dire.
La première chose qui lui passa par la tête était un million de reproches. Elle eut envie de lui hurler dessus, de lui demander pourquoi il n'avait pas été là, pourquoi il ne s'était jamais inquiété d'elle. Elle avait envie de lui dire que le seul qui pouvait l'appeler "Ma fille" était Kartouche, qu'il ne comptait pas pour elle, qu'elle le détestait, qu'elle le détestait, qu'elle le détestait, qu'elle le détestait...qu'il n'était plus son père...
Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore.

Ce regard. "Ma fille" prononcé avec émotion. Et contre toute attente, un cri du coeur

Père !

et de se jeter dans ses bras.

La Fille du Hochmeister ??

Faisant signe a deux Neuling il s'empressa avec leurs aide d'aller ouvrir la lourde porte de la commanderie .