c'est Bourguignon mais c'est pas un boeuf...

Hé non ! pas un boeuf Bourguignon, et d'ailleurs, pour la survie de chacun, valait mieux pas.
Non c'est fidèle à elle-même que celle qu'on appelait La Plume, se rendit là où lui avait indiqué Ramon, c'est à dire, les mains sur la bride, les pensées en train de cogiter à sa prochaine fresque, rêveuse, comme tout le temps.
Si elle avait trouvé facilement ? Hmmm nan. C'est pas ce qu'elle aurait dit. Bien trop distraite pour ça. Mais après quelques lieues supplémentaires, elle avait trouvé.
De prime abord, elle avait sans doute rien à faire là, même pas encore baptisée, puisque les pintades avaient foutu la pagaille en Bourgogne, militaire ? Pfiouuu encore moins... ça faisait si longtemps qu'elle avait pas touché une rapière la Plume... Même si elle en avait croisé de très très près.

C'est le cheveux encore victimes du vent et de la pluie qu'elle se présenta devant les grilles. Bien que pas à l'aise à renouveler l'exercice, elle avait cette forme de confiance dans la voix, qui tromperait le plus aguerri des visionnaires.
Face au garde la silhouette masculine s'annonça le plus simplement possible...

Bonjour M'sieur le Garde...enfin je dois peut-être vous appeler autrement... m'enfin j'suis Téo, Bourguignonne et conseillère ducale des élus par les urnes et...sous la Régence Hérétique. Oui j'sais, ça laisse le doute hein ? Mais j'en ai aucun...et les Bourguignons non plus ! 'Sont pas crédules face aux vices des pintades pensez bien...
J'suis pas encore baptisée, mais j'suis en cours de Pastoralisation...euh...ça s'dit ? sinon je suis pas une violente, je suis une violentée devenue violente dans les mots, c'est tout.
J'sais pas si on peut faire grand chose de moi hein, je présume de rien, mais j'suis d'accord avec vos convictions pis vos combats.
J'connais Ramon... 'savez, il voit que d'un profil pis il tire la patte, c'est lui qui m'a donné l'adresse où c'que je pouvais aller...

Corne, le son en venait et Otto se précipita vers la herse. Sans doute encore une mourante se dit-il en trébuchant sur un caillou dépassant de la cour du château. Il vérifiera qui était de balayage ce jour.

Mais : "Was ist das !" pensa-t-il en écoutant un flot de paroles, le débit était bien plus grand qu'une avalanche de son Autriche natale.
Ah l'Autriche, Otto vous en aurait dit des histoires, raconté des aventures, dans les alpages. Comme ces coutumes de danser en se tapant sur les cuisses et yodler en sirotant des bocks de bières fraîches, apportées par demi douzaine à la fois par des Gretschen si charmantes que les rossignols s'arrêtaient de chanter à leur simple vue.
Mais bon, là c'était Thorens et il devait faire le Job comme disaient les Neulinge derniers. Une jeunesse plus portée sur la dolce vita des Transalpins que sur l'ordre et le travail. Enfin un minimum quoi.

Otto entendit quand même le nom du Ritter Ramon et le mot hérétique, cela attira son attention, et avec Bourgogne il jugea la personne. Otto parla au travers de la herse et avait son œil noir. Enfin il était bleu, mais que voulez vous, le langage à sa logique. Que voulez vous, il faut faire avec.

-" Ritter Ramon, Damoiselle ! Ritter Ramon !"

-" Ja ! Ich habe verstanden ! "*

-" Je vais prévenir le Wärter der Heiligen Reliquien, nouvellement élu, il faudra peut-être attendre un peu car il y a un pot sans doute pour fêter l'élection !"

-"Ha ha haaahhhhh HAAAAAHHAAA!"

Le rire de Otto une originalité de Thorens et d'une rareté équivalente à la vue du dahut qui paraît il gambade dans le secteur.

-" Je plaisante ! Vous aimez l'humour ? Oui ?"

-"Ben profitez en c'est la seule fois que vous l'apprécierez ici. "

-" Attendez :"

Le célèbre et guilleret garde de Thorens s'en alla prévenir qui de droit. Enfin guilleret, c'est de l'humour.

* Oui ! J'ai compris !

-" Ritter Ramon, Damoiselle ! Ritter Ramon !"

-" Ja ! Ich habe verstanden ! "*

-" Je vais prévenir le Wärter der Heiligen Reliquien, nouvellement élu, il faudra peut-être attendre un peu car il y a un pot sans doute pour fêter l'élection !"

-"Ha ha haaahhhhh HAAAAAHHAAA!"

Ritter Ramon... voilà, c'est comme ça qu'il s'était présenté le boiteux, bon elle essayerait de retenir mais cette langue était nouvelle pour la Plume ébène, faudrait le temps qu'elle se familiarise.

Le rire de son interlocuteur semblait, bien saccadé, était.... nan mais ça faisait rire forcé, et la Plume sourit, sans se rendre compte.
De l'humour ? Euh nan...elle en avait pas vraiment.
Etre caustique elle savait mais rire pour rire fallait pas abuser.
Déjà sourire ça lui brûlait les lèvres alors rire...

Bien braves seraient la personne qui arriverait à faire de ce mouvement un truc naturel chez elle.

L'entendant occupé avec une tierce personne, la Plume rabattit son col jusqu'à ses mirettes pour garder son minois au chaud.
Son silence répondait à sa place.

En silence elle frotta ses mains l'une contre l'autre pour se réchauffer en attendant donc..

Invité

Et le Hochmeister Teutonique de venir en personne saluer la personne se presentant aux portes de Thorens. Qu'est-ce qu’il foutait là ? Bhaaaa il se promenait et souhaitait vivement que chacun mette du sien afin que l'ordre Teutonique rayonne et véhicule ses valeurs en les royaumes.... Alors, cela commençait aussi ici en les herses de Thorens. Il faisait froid et humide... Incroyable d'ailleurs en cette saison. La neige devrait recouvrir la Savoie et elle avait fondu après un redoux bien curieux.

Il n'empêche que le vent et la pluie n'epargagnait pas ceux osant s'aventurer sur les chemins et la jeune femme devant les grilles en portaient les stigmates.

Il avait été prévenu par le bon Otto et il s'avança de sa lourde démarche... Dominus Vobiscum Dame.... Je suis l'Hochmeister Makcimus. Bienvenue en l'ordre Teutonique. Otto m'a dit que vous connaissiez le Ritter Ramon, alors... Il leva un bras et le garde non loin fit lever la grille, approchez.... Venez à l'abri.
Je vous invite a me suivre en le salon des bewerbers .

Peu après, la vue vers l'intérieur ne lui fut plus cachée et la Plume découvrit de nouveaux visages...
Non non fallait pas lui demander de sourire chaleureusement, l'exercice était toujours un supplice pour elle, mais elle développait, petit à petit, un côté accueillant.
A ceci près c'est qu'ici, c'est pas elle qui accueille.
Mais les yeux de la Plume ne trompaient pas, elle était contente et fière d'être en ce lieu.

Dominus Vobiscum Dame.... Je suis l'Hochmeister Makcimus. Bienvenue en l'ordre Teutonique. Otto m'a dit que vous connaissiez le Ritter Ramon, alors...

Dominus Vobiscum .... deux mots sans sens dans l'esprit dissimulé sous une tignasse dissipée à cause du vent... Hochmeister ... elle supposa que c'était le grade de son interlocuteur et fit un faible hochement de tête, bin elle allait pas dire qu'elle comprenait pas tout... Pis ça devait bien se voir sur le minois qui restait impassible, mais attentif à ce qu'on lui disait.

approchez.... Venez à l'abri. Je vous invite a me suivre en le salon des bewerbers .

Ahh là elle compris la forme hospitalière de la phrase. Et cette fois, elle adressa un sourire à l'homme lui signifiant de le suivre...
Vrai qu'un abri ne serait pas du luxe et les cheveux ébènes brillants la veille étaient bien loin, poisseux qu'ils étaient devenus sous les trombes d'eau.
Décidément, moins elle se tuait à se faire passer pour un gars plus les éléments se déchainaient.

Elle fit un signe de tête aux gardes puis se présenta encore de vice voix, à celui qui la recevait tout en le suivant...

Bonjour...j'suis Téo... Oui je connais Ramon et d'avance je vous prie d'excuser et ma tenue et....le fait que je comprenne pas du tout la langue germanique... Et... sachez que si je manque d'appeler les gens comme il se doit, c'est pas une entrave au respect que j'ai envers mon prochain.... c'est une part de maladresse naturelle... et un manque d'habitude...