Otto, le gardien autrichien, finissait un repas qu’il qualifia de frugal. Il avait été prévenu par la sentinelle d’une arrivée solitaire. Il avait eu le temps de se préparer à l’accueil.
Il ouvrit la porte brutalement et Il aperçut une bien fluette personne encapuchonnée qui se tenait là devant la Commanderie de Thorens. Pas de distinction de rang, une parfaite anonyme qui allait lui faire perdre son temps.
A lui, comme s’il n’avait que ça à faire, recevoir des promeneurs qui s’en venait du Val certainement. Des donzelles ou damoiseaux qui voulaient prendre à l’Ordre plus que lui donner.
Alors qu’en ce lieu c’était la quintessence, le summum du don de soi. Nul argent facile ou titre de gloire d’apparat, que nenni.
Humilité, abnégation, mais une richesse incommensurable l’Amitié entre Sœurs et Frères et ça le brutal et malpoli Otto Schweinerüssel le touchait du doigt, il en était.
Et ça n’est ni ses rôts, vents, gargouillis, ni sa gouaille et fautes de goûts qui étaient vulgaires ou sots. Non ! Mais ceux en dehors de la Commanderie.
Enfin pas tous quand même, n’exagérons pas non plus, il y a des gens biens. Si, si je vous assure. Mais si voyons. N’est-ce pas de l’extérieur que viennent ceux qui deviennent Teutoniques ? Hmmm ?
Ainsi donc, Otto allait encore une fois montrer les dents, bousculer les convenances, titiller le querelleur ou le m’as-tu vu. Mais si vous êtes de ceux qui lui deviennent sympathiques, par votre prestance simple mais franche, par vos mots sympathiques mais volontaires et honnêtes, vous obtiendrez le sésame qui vous approchera de l’Ordre, et aussi de ses écuries dont le curage est une tradition maintenant bien établie. D’ailleurs une technique de nettoyage y a été inventée. Mais pour connaître tout cela, public, cher public tu dois en être digne !
-« Was wollen Sie (1), petite madeumoisélleu, le gîte ou le couvert ? Ou intégrer l’Ordre Teutonique ? Et puis j’ voudrais connaître votre nom, et qui vous a donné l’adresse d’icelieu. Aller, Hop, parlez ! »
Otto esquissa un sourire, enfin, bien essayé Otto.
(1) Que voulez vous?